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Peter McLeod

plus au nord, des jours tourmentés… Les sapins et les bouleaux qui entourent les ruines de ces postes, comme partout dans le bassin de la Baie d’Hudson, durent être les témoins horrifiés de sanglantes mêlées entre tribus ennemies… Mais les années ont radicalement effacé la mémoire de ces époques troublées et aucun vestige peut de nos jours offrir son témoignage de preuves. Anéantie la noire mistoufle des jours de terreur !…

Le poste de l’Ashuapmouchouan paraissait encore assez avenant voilà cent ans, avec ses maisonnettes entourées de bois, au bord de la rivière qui ne cessait jamais de gronder même sous sa carapace de glace.

Peter McLeod et Pit Tremblay y arrivèrent au coucher du soleil. Ils furent surpris du nombre de tentes et de cabanes indiennes autour de la maison de la Compagnie. À cette époque de l’année, les sauvages sont généralement dans leurs zones de chasse d’où ils ne descendent qu’au printemps.

Des chiens aboyèrent furieusement à l’arrivée des étrangers. Mais ce que remarqua surtout Pit Tremblay. c’est qu’il ne reconnaissait pas la voix hargneuse de ses huskies.

« Ça parait mal », fit-il simplement remarquer à son compagnon.

Les deux hommes étaient harassés. Ils se dirigèrent aussitôt vers le Poste où ils avaient l’intention de passer la nuit. On leur fit bon accueil. Ils eurent l’assurance d’un bon gite, engloutirent en un tourne-langue un substantiel souper qu’ils eurent soin d’ar-