Page:Potvin - Peter McLeod, 1937.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
127
Peter McLeod

Mais voilà que les Algonquins s’aperçoivent que le gros de leurs ennemis se tient plutôt caché vers le milieu du cap et semble concerter une attaque de leur groupe par derrière en passant par la faille. Prompt comme l’éclair, le Renard Bleu devine le dessein de l’ennemi. Il rassemble les plus vaillants de ses hommes et, sans hésiter, s’élance dans la gorge. Le Corbeau, de son côté, a surpris le mouvement des Algonquins et fonce, lui aussi, avec une centaine de ses guerriers dans le trou. Il y a là un choc formidable suivi d’une boucherie sans nom. Les casse-têtes ne font qu’un rond autour des crânes qui éclatent de tous côtés. Le sang gicle partout, teint le sol. Les arbustes en dégoulinent. Les deux chefs se trouvent tout à coup en présence, juchés sur de hideux monceaux de cadavres. La bouche des deux géants éructe des blasphèmes et tous deux s’affrontent de leur tomahawk qu’ils brandissent comme des fléaux. Tous deux se traitent de loups hurlants, de femmes lâches, de chiens poltrons. Enfin, les deux chefs sont aux prises. Ce fut horrible. Ils sont tous deux, semble-t-il, des paquets de chairs sanglantes… Les survivants, de chaque côté de la coulée, semblent paralysés par l’épouvante et regardent les deux démons aux prises… Tout à coup, le Renard Bleu lance un appel désespéré à ses hommes et, en même temps, réussit à asséner un coup de tomahawk sur la tête de son ennemi qui s’abat… Alors, les Algonquins se ruent par la coulée et se jettent sur les Iroquois paralysés de terreur en voyant tomber leur chef. Ce fut la fin. Ce