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Peter McLeod

« C’est un homme comme ça », se contenta de leur dire Fred Dufour.

Peter McLeod avait décidé de se rendre à Montréal sur sa « Pinouche » qu’il pouvait piloter lui-même et d’emmener avec lui, outre les chefs montagnais, les matelots qu’il laisserait à Québec. Mais il était écrit que les contretemps, ces empêcheurs de voyager en rond, ne voulaient pas encore lâcher leur victime.

Au moment où, dans l’après-midi, il allait se payer un bout de sieste bien méritée, un de ses anciens gardes-côtes, Michel Simard, qui avait quitté son service l’année précédente, pour aller cultiver un lot qu’il avait acquis à la pointe de Saint-Fulgence, de l’autre côté du Saguenay, à trois lieues de Chicoutimi, se présenta à l’“office”.

C’était un homme tout en tendons, en muscles et en choses actives : un corps semblable à un de ces arbres accrochés au flanc d’une rocaille. Il venait réclamer l’aide de Peter McLeod contre des gens de la Compagnie de la Baie d’Hudson qui, selon la vieille méthode que l’honorable compagnie n’avait pas oubliée, malgré les promesses, voulaient l’empêcher de cultiver son lot, prétendant même que cette terre appartenait à la Compagnie.

« J’ai été attaqué encore hier », racontait iMichel Simard, « avec mon garçon, pendant qu’on faisait de la terre… » Il avait pu chasser les quatre hommes qui le houspillaient, grâce à son vieux fusil à plaque, mais il prévoyait qu’il ne pourrait tenir bien longtemps…

L’affaire de l’Anse-au-Cheval allait-elle se répéter ?… Cette fois, Peter McLeod n’enverra pas Fred