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Peter McLeod


— IV —


L’aube pointait à peine et le froid était vif quand, le lendemain du jour de son entrevue avec Peter McLeod, Fred Dufour se mit en route pour l’Anse-au-Cheval. Il avait cinquante milles à parcourir à travers les montagnes et le bois sans le moindre sentier de chasse. Comme il l’avait déclaré à son irascible patron, il avait voulu partir seul mais il était accompagné de son chien, Pitro, qui ne le quittait d’ailleurs jamais et qui, grâce à son intelligence, à sa fidélité, même à sa férocité, l’occasion venue de la déployer à bon escient, était plus sûr que deux compagnons de route.

Fred Dufour portait attaché aux épaules un sac de trappeur qui contenait une épaisse couverture, du bœuf fumé, des « biscuits de matelots », une boite de thé, du tabac, une hachette, quelques rudimentaires ustensiles de cuisine, des munitions pour sa carabine qu’il portait en bandoulière et quelques autres menus objets.

Ainsi équipé, la pipe aux dents, les pieds dans d’épais mocassins de peau de caribou entourés des souples lanières de ses solides raquettes montagnaises, Fred Dufour, suivi de Pitro, se mit en marche du côté de la chaîne abrupte et interminable des monts sague-