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Peter McLeod

n’avait pas été, on le pense bien, la moins peinée à la nouvelle apportée par Ti-Louis Desbiens, et qui pour l’instant, lasse et découragée, s’était assise, laissant là les apprêts du réveillon…

« Goddam ! Vous avez tous l’air de chiens qu’on vient de fouailler… Moi, j’vous dis qu’vous allez l’avoir vot’messe de minuit, demain soir… Mary faut pas prendre de peine pour ça… Allons, continuons les croquignoles !…

— Monsieur McLeod, si vous disiez vrai !…

— Quand je vous dis que vous l’aurez, vot’messe de minuit avec tout ce qui s’ensuit… Voyons !… au risque d’envoyer chercher le curé par Toine Boudreau, avec son canot dans l’air, comme il a été cherché du whisky à Trois-Rivières…

— Non, faut pas rire de ça, monsieur McLeod, risqua l’un des hommes. On sait que ça vous dit pas grand’chose, à vous, toutes ces affaires-là, mais à nous ant’s, ça tient au cœur, vous savez…

— Dans tous les cas, tout ce que j’ai à vous dire, bande de poules mouillées, répondit Peter McLeod, c’est que vous travaillerez demain, comme de coutume, toute la journée, sans vous occuper de rien, et demain soir, tas de pioches, vous saurez me dire s’il y a d’là chasse-galerie ou s’il y en a pas… Hein ? Toine, qu’est-ce que tu dis de ça ?

— Moé, boss, chasse-galerie ou pas chasse-galerie, j’voudrais en bonguienne qu’on aie la Minnuite demain !…

— C’est bon, fit Peter McLeod, allons nous coucher