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Peter McLeod

Quelques-unes filaient vers le sud, d’autres s’en allaient au nord.

« Les démons, » cria Fred Dufour, « on dirait qu’ils ont vadrouillé par ici toute la nuit ! Autant chercher une aiguille dans un voyage de foin !…

Une fois lancé sur des pistes de cette nature, on ne s’arrête pas facilement. On veut aller jusqu’au bout, histoire de voir jusqu’où ça ira. Mais n’ayant à peu près rien mangé le matin, n’étant sortis du camp que pour s’assurer de la direction des pistes de l’homme, et n’ayant apporté aucune provision, la fringale commença à creuser les ventres. Fred Dufour et ses hommes durent retourner au campement où ils arrivèrent au moment où le “cook” finissait de préparer le dîner. Ainsi, ils avaient marché tout l’avant-midi en pure perte.

Tout en mangeant, on dressa un plan de campagne. Il n’était pas du tout dans l’intention de Fred Dufour d’abandonner les recherches. Loin de là, il jurait de les poursuivre jusqu’au bout du monde s’il le fallait.

« Ce qu’il faut, mes vieux, » expliqua-t-il, « c’est de savoir où vont converger ces maudites pistes. Le groupe des bandits a dû se réunir quelque part ou le diable m’emporte ! On va se diviser, nous aut’s aussi. Deux hommes vont aller du côté de l’Anse-Saint-Jean, et moi avec Pit Larouche on va se diriger devers Chicoutimi. Apportons-nous des provisions et de quoi coucher en route, et rendez-vous général demain soir au campe, qu’on ait trouvé quelque chose ou qu’on n’ait rien trouvé. Après, on verra !…

— On a compris, boss, firent les hommes en ap-