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Peter McLeod

Peter McLeod sortit de son sac une bouteille de whisky et en emplit les trois verres. Puis, tendant le sien vers le commis :

« À la vôtre, l’ami !… »

Les trois hommes burent goulûment. Puis, chacun contempla le bout de sa pipe. D’un regard circulaire. Peter McLeod inspecta l’intérieur du poste. Un comptoir en bois brut et dont une extrémité était surmontée d’un grillage de fortune barrait l’unique pièce de la maison. Derrière, quelques tables chargées de marchandises de toute nature : indiennes à dessins de couleurs voyantes, couvertures de grosse laine rouge, plats de fer blanc, fusils, torquettes de tabac, pipes… par terre, empilés, des sacs de sucre, de thé, de riz, de farine, des seaux de graisse, toutes marchandises à l’usage des gens de la forêt et des sauvages surtout. Dans un coin, une porte donnait sur un appentis d’où venait une forte odeur de fauve. C’était la cambuse aux fourrures…

« Et comme ça », demanda le commis, narquois, « vous ne savez pas où vous allez… c’est drôle ».

Alors, Peter McLeod lâcha le paquet :

— Eh ! ben, mon vieux, on court après vos hommes… on s’en cache pas et, je te le dirai franchement, un surtout de vos bandits, Tommy Smith, qui a enlevé une femme à Chicoutimi, la veille de Noël…

Tu sais maintenant ce qu’on veut…

— Ah ! nom d’un chien !… s’exclama le commis.

— …et à propos, ajouta avec énergie Pit Tremblay, « ce bandit m’a volé mes chiens en même temps…