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Puyjalon

et que si la pêche à ce poisson était pratiquée en grand, elle donnerait des profits considérables, les dépenses de cette pêche étant peu onéreuses. » David Têtu affirmait qu’il avait capturé des requins qui lui avaient donné de dix-huit à vingt gallons d’huile et que cette huile était alors très précieuse et très recherchée.

Notons que cette huile de requin, en médecine, est employée contre les rhumatismes et aussi pour la lubrification parce qu’elle ne se coagule pas. On sait que la peau de requin sert à toutes sortes d’usages notamment dans la fabrication des valises. Enfin sa chair peut être utilisée pour faire de l’hyperphosphate, — engrais animal, — David Têtu note encore qu’on peut se faire difficilement une idée de la voracité du requin. « Dans une seule nuit », dit-il, à la Pointe-de-la-Carriole, « ils m’ont mangé cinq gros marsouins évalués à 250,00 $. Il est impossible de calculer », ajoutait-il, « la quantité de quarts de poissons consommée par le requin. Ils se chiffreraient en millions rien que pour les eaux de la province de Québec ».

Henry de Puyjalon, qui se passionnait pour tout ce qui touchait à sa chère Côte Nord et qui, au cours de ses allées et venues sur la côte, passait et séjournait même souvent à Longue Pointe, a dû recueillir avec grande joie, au cours de longues conversations avec le vieux chasseur de marsouins, les fruits de sa vaste expérience de vieux routier de la Côte Nord.

Outre les pêcheurs et les chasseurs de la côte et à part les hautes relations qu’il possédait, et que nous venons de faire connaître, du moins quelques-unes, Henry de Puyjalon cultivait aussi ses amis les Monta-