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Puyjalon

la chevelure des hommes des bois faisaient particulièrement horreur à M. de Puyjalon. Aussi, pour se soustraire autant que possible aux atteintes de ces épizoïques, dont l’origine se perd dans la nuit des temps et que les Romains appelaient « Pédiculus » Puyjalon, lorsqu’il entreprenait une expédition où il prévoyait être en contact avec messieurs les Montagnais, se faisait totalement raser le crâne. De là ce surnom de « Castor Pelé » que lui donnaient les sauvages.

Henry de Puyjalon a beaucoup appris des Montagnais sur les mœurs et les habitudes des bêtes et des oiseaux dont il a fait de si jolies peintures. Il se défendait d’être un naturaliste. Mais après avoir lu son « Histoire Naturelle » personne ne le croira. Parlant des bêtes, il écrivait :

« Je ne les ai pas étudiées en naturaliste, il est vrai ; je ne saurais les empailler ; mais je les ai tant fréquentées, tant pratiquées, tant aimées qu’elles ont ouvert pour moi, toutes grandes, les portes qui me séparaient de leur instinct, de leurs mœurs. De leur instinct !… J’ai protesté, quelque part, contre ce mot vide de sens quand il s’applique aux bêtes, et je sens que vous protestez ou que vous protesterez un jour avec moi. »

Plusieurs, en effet, ont protesté de cette façon et, entre autres, plus tard, trente-cinq ans après de Puyjalon, le fameux protecteur de la tribu des castors, « Grey Owl » dont le monde entier connaît aujourd’hui les écrits fameux sur les bêtes des bois en général, les castors en particulier, s’accorde singulièrement avec M.