Page:Potvin - Puyjalon, le solitaire de l'Île-à-la-Chasse, 1938.djvu/147

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
144
Puyjalon

exemple, sur l’Île-aux-Grues où l’on voit de magnifiques troupeaux d’outardes domestiquées. Du reste, d’après M. de Puyjalon, tous les oiseaux de la famille des canards et de la sous-famille des ansérinés sont d’une grande rusticité et d’un élevage économique et fructueux. Il regrettait que ces oiseaux n’aient jamais été l’objet d’aucune entreprise commerciale méthodique. Probablement, a-t-il cru, que ce fut à cause de leur prodigieuse abondance. En sera-t-il toujours ainsi ?

Enfin, M. de Puyjalon a cru que même certaines espèces de nos oiseaux-pelleterie, comme le huard, pourraient subir une certaine domesticité. On entend par oiseaux-pelleterie ceux dont la dépouille, mégissée, peut donner des garnitures de pelisses, des bonnets, etc. comme les huards, les becs-scies, les grèbes et quelques autres.

À propos de tous ces oiseaux de mer, nous croyons amusant de rappeler qu’un seul peut-être n’a pas trouvé grâce devant Henry de Puyjalon. C’est le goéland. Il n’entretenait, en effet, aucune faiblesse pour cet oiseau qu’il a impitoyablement qualifié de « bandit » ; que ce fut l’« Anglais » — grand goéland à manteau noir, — ou l’« Irlandais » — goéland à manteau gris. Ces deux animaux, aux yeux de M. de Puyjalon, étaient, avec les maringouins, les puces, les punaises et « autres insectes innombrables », les plaies vives du Labrador : « Tous les goélands sont des bandits, des bandits de la pire espèce ».

Pauvres goélands !