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Puyjalon

brador » ? Indifférence parfaite sur ce sujet : nous ajouterions : ignorance absolue, même chez la majorité des gens instruits.

Mais assez « préambuler », Henry de Puyjalon n’a pas seulement étudié le Labrador Canadien sous les aspects, dirions-nous, géologique, ornithologique, zoologique et ichtyologique, mais encore au point de vue géographique et topographique. Aussi, a-t-il eu garde d’ignorer la question des frontières du Labrador qu’il a traitée avec toute l’implacable logique qui le distinguait, invoquant surtout ce qu’il appelait la « géographie précise », celle qui tient compte non seulement des formes géographiques, mais encore des évolutions et des causes qui les produisent et qui les modifient : rejetant les limites conventionnelles qu’imposent les hasards de la guerre et les conflits politiques. En d’autres termes, il prétendait que l’unification territoriale des portions similaires et liées entre elles d’un pays ne se peuvent produire qu’au profit du foyer moral et politique dominant : et, dans le cas du Labrador, ce « foyer moral et politique dominant », c’est évidemment la province de Québec. Il est tout logique que ce ne soit pas Terreneuve qui n’aurait, pour la possession du Labrador, que le droit, — très problématique — que lui donne la conformité des rochers du littoral et du nord de l’île, soit sur une distance de tout au plus douze milles, de la baie Brador à la rivière Saint-Louis. En dehors de ce « droit », géographiquement et géologiquement parlant, Terreneuve ne peut pas en avoir plus que « la parcelle n’en a sur le tout, que les