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Puyjalon

univers, Dans le cas qui nous occupe, le « petit univers » de notre « Grand Nord », Henry de Puyjalon en fut un interprète savant et il a écrit, dirions-nous sans exagérer, la somme des connaissances que suggère le Labrador ; une sorte de « speculum majus » qui découlait de la zoologie, de la géologie, voire de la sociologie et de la philosophie, et tiré des événements et de la vie labradorienne.

Le bagage scientifique et historique laissé par de Puyjalon n’atteint pas, il est vrai, au point de vue matériel, des hauteurs himalayennes, mais il est substantiel. Qu’on ouvre son « Histoire Naturelle » ; qu’on consulte ses manuels du chasseur et du chercheur de minéraux, voire ses « Récits du Labrador », on y trouvera tout ce qui a trait à cette vaste et riche région ; même les choses les plus futiles, pourrions-nous dire.

Connaît-on cette page dans laquelle Voltaire raconte, comment au cours d’une conversation à Trianon, on parla de l’encyclopédie de Diderot : comment le duc de Nivernais souhaita y trouver des précisions sur la chasse à la perdrix, et comment Madame de Pompadour aurait voulu y découvrir la manière de fabriquer des bas de soie ou l’art de composer du rouge et de la poudre ; enfin, comment, ayant apporté l’ouvrage, le duc de Nivernais et la duchesse de Pompadour apprirent tout ce qu’ils voulaient savoir.

C’est que nous avons instinctivement le goût d’être informés, même sur les plus petites choses… Si la ménagère a besoin de savoir une bonne recette de ragout de moniacs, cet oiseau si commun au Labrador, elle la trouvera, quelque part, dans un récit de Puy-