lions de livres et que leur poids excède deux à trois livres.
La raison de cette diminution est attribuée par M. Kerr à l’extermination que les pêcheurs font de ce crustacé, sans le moindre discernement et à la violation des lois de pêche. Il est enclin à croire que cette pêche finira par être ruinée totalement si les pouvoirs publics n’interviennent pas d’une façon sérieuse.
Il en fut ainsi, peut-on dire, de nos pêcheries de homards au Labrador canadien, du moins si l’on en croit les rapports de Henry de Puyjalon sur ce sujet ; et il faut les croire, car ils ont le caractère de la plus absolue sincérité.
Le homard était abondant, naguère, dans notre Labrador canadien, a constaté M. de Puyjalon, mais, comme le reste, il a diminué d’une façon alarmante et ne cesse de diminuer. Dans son rapport de 1898. Il rappelle que, vingt ans auparavant, il capturait lui-même des homards pesant jusqu’à dix-huit et vingt livres et que la moyenne en poids s’élevait jusqu’à quatre ou cinq livres tandis qu’aujourd’hui cette moyenne s’est abaissée à deux ou trois livres et que les plus gros de ces crustacés dépassent en poids à peine sept livres.
C’est que le homard, malgré la fécondité des femelles, disparaît avec rapidité lorsqu’il est capturé à outrance et surtout sans méthode. Des réserves auraient assuré sa survivance presque totale.
« En thèse générale », écrivait M. de Puyjalon, « ce n’est pas l’énormité de la capture qui fait diminuer le gibier, le poisson, les crustacés, les mollusques, c’est