Page:Potvin - Restons chez nous!, 1908.djvu/175

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

XXIII



PAUL pleura sur la vie où il en est des âmes comme des fleurs.

Dans les luxueux parterres de nos demeures, il y a des fleurs, très jolies, qui poussent aidées des soins d’habiles jardiniers. Leurs corolles embaument sans cesse, le jour, sous de chauds rayons, et la nuit, sous la rosée du ciel ; l’air est pur alentour et elles grandissent, toujours belles et parfumées. Mais, en quelque champ isolé, au milieu des ronces et des pierres, il en est d’autres qui essayent de s’épanouir, seules, privées de tout soin, sans qu’aucune main ne vienne, de temps en temps, redresser leur tige fragile ; un jour, privées du rayon dont elles auraient besoin pour réchauffer leur corolle engourdie, un autre jour, ne pouvant avoir la goutte de rosée dont elles ont soif, elles finissent par pencher leur tête en un