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VIII



ET alors, Paul, lui aussi, brusqua la réponse ; son audace se réveilla soudain devant l’assurance et la franchise de son curé ; il se décida enfin à avouer, à faire sortir ce qu’il gardait depuis si longtemps dans son esprit. D’ailleurs, il fallait bien qu’il parlât un jour ; autant le faire tout de suite. Il répondit donc, presque heureux de déverser tout ce qu’il avait sur le cœur.

— On ne vous a pas trompé, monsieur le curé, je dois partir, en effet, et je suis bien décidé, dès le commencement de janvier, après les Fêtes, je prendrai la route des États-Unis… Voyez-vous, monsieur le curé, c’est plus fort que moi ; je m’ennuie ici, c’est bien triste à dire, allez, je n’aime pas la terre non plus, j’en suis même dégoûté et je n’y saurais rien faire de bon… Tout m’ennuie vraiment ;