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lencieuse et pacifique, vaillante, sans peur, qui accomplit des merveilles. En moins de vingt années elle ouvrit des perspectives insoupçonnées dans les domaines agricoles et industriels.

Aidée du feu, tout d’abord, la hache du colon se mit à déblayer, en de fulgurants éclats d’acier, ce lit très probablement d’une ancienne mer que recouvrait maintenant la forêt millénaire. Dans de grasses clairières, on découvrit de la terre glaiseuse où le trèfle rouge poussait à l’état sauvage en attendant la poussée des céréales, pendant que la forêt fournissait aux usines à papier ses précieux conifères… Et voilà que derrière le colon, même avant lui en certaines parties du territoire, vint le prospecteur, mystérieux et nomade, obstiné et courageux.

Des semaines et des mois, il erre à travers les brûlés et sur les collines qui dominent, ici et là, la plaine abitibienne, cherchant les effleurements du bienheureux quartz. Et subitement, des rumeurs circulent dans toute l’Amérique que la sauvage et froide vallée de la rivière Bell, non seulement peut faire pousser les blés d’or, mais fournit de l’or tout court. On fit d’abord, en certains milieux, sur ces propos, des gorges chaudes. Non, le bois et la terre sont de ce territoire les seules richesses. De l’or, du cuivre ?… à d’autres ! Qu’espèrent donc ces hallucinés qui croient en la « couleur » dans ce sous-sol ?…