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Merlin l’Enchanteur, la jolie ville d’Amos, perle de l’Abitibi, qui, née de l’immensité déserte où l’humanité semblait à peine tolérée par la Nature, de nos jours anime de sa fébrile et prospère activité les plaines fécondes dissimulées, naguère, sous une double carapace de roc et de mousse, et sur lesquelles ont surgi près de cent villages développés avec une prodigieuse activité…

Maurice Bénard et son frère avaient été assez heureux de faire la première prospection dans le district de l’Abitibi. Les premières trouvailles étaient faites par des Canadiens français. Bien mieux, ce fut l’un des nôtres qui, le premier, aperçut dans le rocher abitibien le bienheureux filet jaune. C’était dans le haut de l’Harricana, plus précisément au lac Kienawisik — devenu le lac de Montigny — où fut, peut-on dire, le berceau de l’industrie minière de la province de Québec.

On a attribué ce mérite des premières découvertes d’or en Abitibi à James J. Sullivan qui, avec Stanley Siscoe, John Beattie et Edmund Horne, fut parmi les pionniers de l’industrie minière en territoire abitibien. James Sullivan était plutôt un intellectuel et on pourrait l’apparenter à ces écrivains nordiques dont notre « wild » a inspiré la plupart des ouvrages si populaires et qui ont été traduits en plusieurs