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Pendant l’hiver qu’il passa à la Rivière Sainte-Croix, à Stadaconé, il apprit des indiens de cette bourgade que le Royaume de Saguenay était un vaste territoire partant du fleuve Saint-Laurent, depuis l’Île d’Orléans jusqu’aux Sept-Îles, et s’étendant, vers l’Ouest, à l’intérieur du pays jusqu’aux environs du lac Supérieur.

Mais comment pénétrer dans ce riche et mystérieux pays ?

Taignoagny et Domagaya lui avaient enseigné la route de la rivière Pitchitaouichez — Saguenay, — mais plus tard, à Hochelaga, sur le Mont Royal, on a vu que les indiens de cette bourgade lui avaient montré une autre route par la rivière des Outaouais. Il ne tentera pas la route du Saguenay. Le 1er septembre, passant vis-à-vis Tadoussac, il s’était aperçu que les bas-fonds rocheux et les courants à l’entrée du fjord de cette rivière, étaient dangereux et qu’en voulant tenter de gagner la rivière, il avait failli perdre l’« Émérillon ». On lui avait dit plus tard que l’Outaouais était le « vrai et bon chemin ». Mais il était à Hochelaga le 8 octobre. À cette époque de l’année, il eut été plus que téméraire de tenter la montée de l’Outaouais pour pénétrer dans le « royaume ». C’eut été tenté Dieu.

Et c’est pourquoi il ne pensa pas aller plus loin qu’Hochelaga qu’il se pressa, d’ailleurs, de