Ici et là, dans la minuscule banlieue, maisons et cahuttes comportent un bout de jardin prétendu cultivable, où pourront éventuellement pousser quelques légumes et s’épanouir quelques fleurs… Il y a dans cette nouvelle agglomération, un peu de la ville et un peu de la campagne. Val d’Or veut se hausser vite au rang d’Amos et de tous les autres gros villages abitibiens. Car, vite, en l’espace de moins de vingt ans, le pays a aligné ses champs, ses maisons, érigé ici un clocher, là une usine…
Tout à l’entour de la ville, c’est encore le paysage ordinaire des villes minières ; paysage mécanique, plutôt désolé. Ici et là, au nord, au sud, tout proche, là, plus loin, l’entrée d’un puits surmonté de l’ordinaire charpente de noir gris, sorte de tour carrée qui ressemble à une mante religieuse. On devine, au fond, des insectes géants qui dévorent les entrailles de la terre. Çà et là, des derricks métalliques et de minuscules usines quand il n’y a pas, dans les environs, le puissant « smelter ». Et se dressent sur fond de forêt vierge, les broyeurs de minerais, les chevalements, les rames métalliques des fils électriques, le tout s’élevant dans un cirque désertique dont la toile de fond, uniformément ocrée, est faite de collines arrondies, se détachant avec netteté sur le ciel…
En effet, au milieu de la plaine, au sein du « brûlé » où, autrefois se massait une forêt de