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posent un inquiétant labyrinthe, déconcertant pour le profane. Et un énorme tremblement fait vibrer sans arrêt cette masse. On ne peut plus parler et on voit mal.

La naissance brusque, sans souffrance, d’une ville minière est toujours une sorte d’aventure. Dans le cas de Val d’Or, elle nous apparaît sous les espèces de deux hommes aux noms de consonance étrangère, solides, en quête de travail et, naturellement, d’argent ; futurs « diggers » peut-être : mais le sort en disposa autrement.

Bill Fergusson et Bill McEfer cherchaient aventures dans le pays. Pour des raisons que nous n’avons pas à révéler, ils ne purent trouver du travail aux mines Stabel et Siscoe. Alors, ils s’en allèrent se construire un « shack » à mi-chemin entre ces deux mines. Dans cette échoppe en planches de sapin et en tôle ondulée sur laquelle la pluie résonnait comme un tambour, ils vendaient de tout aux mineurs qui passaient par là. La plupart s’y enfermaient sous couleur de repos. Les cloisons de la cahutte étaient tapissées d’annonces et d’avis annonçant que l’existence ne vaudrait pas le prix d’une chique de tabac sans le gin X et le whisky Z. Tous ces hommes étaient de hauts gaillards à face recuite, négligés de mine, de race indécise, le verbe haut,