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comme le théâtre du labeur silencieux du colon, du fertilisateur de terre ; vous y voyez des hommes qui défrichent, qui assèchent, qui labourent et qui sèment ; qui plantent et qui bâtissent des fermes ; qui s’acharnent à ce travail souvent ingrat en dépit de ceux qui en prédisent parfois l’inutilité… Vous y voyez des gens vivant de peu, aux mœurs simples, qui s’acharnent à ce « boulot » de fouisseurs, comme s’ils faisaient cela uniquement pour la gloire et, qui partiront, un jour, pour le grand voyage dont on ne revient pas sans même connaître la vertu de leur sacrifice…

— Oh ! quel lyrisme, cher « savant » !… Oui, je pensais à tout cela ; à ces bûcheurs et à ces semeurs faits à l’image, j’imagine, de cette belle terre qui nous entoure…

— Mais derrière eux, moi, je vois les possibilités indéfinies des profondeurs de notre vaste Bouclier, de son sous-sol, objet qu’ils croient jamais atteint, de cette randonnée romanesque de nos prospecteurs québécois… Ne trouvez-vous pas qu’il y a dans la vie de ces braves comme une mystique, fraîche et facile, quelque chose de charmant qu’on ne doit pas oublier et qui nous repose de cette hégémonie, dont on ne voit pas les éléments, que s’attribuent les grandes villes qui cherchent, en tirant la couverture, à monopoliser l’attention générale ?… N’est-ce pas nos mineurs que l’on pourrait mêler, par les