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vage route de la Baie d’Hudson… ce désert blanc et… sale où font frissonner et le jour et la nuit le cri effroyable du fauve, de l’affamé, homme ou bête ; le chant farouche de la vie sauvage et désolée !…

On était maintenant au 18 mai 1686.

La pluie continuait de tomber à croire qu’elle ne devait jamais s’arrêter ; ce qui n’empêchait pas l’expédition de marcher la journée entière. C’est le soir qu’on arriva à la Maison de la Compagnie du Nord. Elle était bâtie dans une île du lac d’une demi-lieue de superficie et située entre deux rapides qui provenaient d’une petite rivière que les sauvages appelaient Métabec Chouan. On sait que c’est pour le compte de cette Compagnie du Nord que le Chevalier de Troyes se rendait à la Baie d’Hudson.

On se trouvait donc en pays de connaissance en arrivant dans cette île. Aussi y eut-il réjouissances. Les hommes de la garnison avaient du gibier en abondance. On fit bombance.

Mais on fit aussi des affaires. Comme la pluie continuait de tomber, les officiers profitèrent de ce mauvais temps pour dresser un rapport des pelleteries qui se trouvaient dans le fort, et pour traiter avec les sauvages qui étaient campés dans les environs attendant depuis plu-