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ger Sa Majesté à aucune dépense et avec défense de commercer avec les sauvages »[1].

On abandonnait donc l’exploitation de cette première mine découverte en terre canadienne ; et l’herbe folle gagna peu à peu les plaies de ces rochers argentifères…

Le brave Coignac, s’il revenait sur terre, serait bien indigné d’apprendre que sa mine n’a, à la vérité, été exploitée, et en partie seulement, que cent-soixante-cinq ans, plus tard, après la visite qu’il y fit avec son commandant en 1686.

Il est vrai que ceux qui composaient l’expédition du chevalier de Troyes avaient bien d’autres ambitions que celles de trouver de l’or et de l’argent. Le chevalier Pierre de Troyes, les sieurs de Sainte-Hélène, d’Iberville et de Maricourt, Lallemant, Saint-Germain et le bon Père Silvie s’étaient engagés à donner à la France un empire en Amérique et, poursuivant ce noble but, ils ne crurent pas se faire prospecteurs de mines.

Et c’est pourquoi le dépôt de plomb argentifère fabuleusement riche de Cobalt et dont la mine du lac Témiscamingue aurait pu être un filon, découvert en 1686, fut aussitôt perdu que trouvé. Ce ne sera qu’un peu moins de deux siè-

  1. Notes de M. l’abbé I. Caron au journal du Chevalier de Troyes.