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milles des premiers lieux habités… La douceur de rêver au sein de cette sauvagerie, de cette solitude lointaine !…

Mais le plaisir aussi, en cette heure douce du soir tombant, après les fatigues du jour, de causer des choses qui nous sont chères, pour lesquelles on a voué sa vie et qui remplissent tout le jour et l’esprit et le corps :

« Voici », dit tout à coup le chef de l’équipe, James MacKenzie, « Voici un pays fort dur mais franchement prometteur de richesses en grande partie insoupçonnées. Il y aura ici, mes vieux, des fortunes à réaliser… »

— Si on en juge, en effet, par les fragments de roche que nous avons recueillis depuis que nous travaillons ici, fit remarquer Robert Carrier, il y aura bientôt une ruée sur les bords des lacs Chibougamo, Doré et Mistassini. Ces rocs, vrai, sont pleins de minerai qui me semble, à moi, de la même formation que celui des régions de Porcupine et de Kirke-Lake…

— D’ailleurs, dit Peter Low, l’archiviste du groupe, en se levant pesamment d’une roche ou il était assis, nous ne sommes pas ici les premiers qui ont remarqué la richesse de cette formation où nous travaillons… Messieurs, ajouta-t-il avec solennité, dès 1870, on a découvert ici tout un district minier. Nous sommes, même les plus vieux d’entre nous, trop jeunes pour avoir vu ça… Cette année-là, 1870, on a découvert dans la vallée du Chibougamo des trésors minéralo-