Page:Pouchkine - Eugène Onéguine, trad. Paul Béesau, 1868.djvu/127

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CHAPITRE V


Ô ma Svétlana, n’apprends jamais à connaître ces songes affreux.
(Joukovski.)


L’automne fut long cette année-là ; la nature semblait ne pouvoir se résoudre à prendre le manteau d’hiver : la neige ne tomba que dans la nuit du trois janvier. Réveillée de grand matin, Tatiana se mit à la fenêtre et contempla le lever de l’aurore. De légers dessins se formaient sur les vitres ; elle vit le parc, les haies, les toits, tout blanchis par la neige ; les arbres couverts d’une parure argentée, et les pies joyeuses qui sautaient dans la cour. Les montagnes portaient leur couronne étincelante : tous les environs blanchis resplendissaient.