Page:Pouchkine - Eugène Onéguine, trad. Paul Béesau, 1868.djvu/171

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CHAPITRE VII


Moscou, fille chérie de la Russie, où trouver ton pareil ?
(Dmitri.)


Comment ne pas aimer Moscou, où nous reçûmes le jour !
(Baratinsky.)


La défaveur et le mépris ont été jetés sur Moscou. Voilà ce que c’est que de voir le monde ! Où se trouve-t-on mieux ? — Où l’on n’est pas.
(Extrait des œuvres de Griboiédoff.)


À l’approche des rayons du printemps, les neiges ont fui ; le long des montagnes, elles se sont écoulées en ruisseaux grisâtres dans les plaines inondées, La nature accueille en souriant l’année qui sort d’un long sommeil. Le ciel brille et reprend son azur. Une verdure clair-semée recouvre, comme d’un léger duvet, les bois encore sans voiles. L’abeille quitte sa cellule de cire pour prélever l’impôt des