ver une douleur qui n’était pas sans adoucissement :
et la table, avec la lampe éteinte, et les livres, et,
près de la fenêtre, le lit couvert d’un tapis ; et le
panorama qui se déroulait sous ses yeux, à la clarté
de la lune, et le portrait de lord Byron, et la petite
colonne surmontée d’une figure en fer, coiffée d’un
chapeau, le front morne et les bras croisés.
Tatiana resta longtemps dans cette chambre
comme sous un charme. Mais il est tard, un vent
froid s’est levé, la vallée est sombre ; dans le
hameau, sur le bord de la rivière couverte de
brouillard, tout repose : la lune s’est cachée derrière
la montagne. Il est temps que la jeune pélerine
retourne à la maison. Tatiana, cachant son
émotion, se dispose, non sans regret, à quitter le
château solitaire, mais auparavant, elle demande la
permission de revenir visiter la bibliothèque.
Tatiana a pris congé de la vieille femme de charge, et la porte cochère s’est refermée sur ses pas. Le lendemain, elle arriva de bonne heure. Oubliant le monde ; seule enfin dans le cabinet silencieux, elle pleura longtemps… Elle parcourut les livres d’Eugène, et d’abord, les impressions qui