Page:Pouchkine - Eugène Onéguine, trad. Paul Béesau, 1868.djvu/42

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teresses s’attachent des regards pleins de flamme ; la coterie des femmes à la mode s’en émeut, mais le bruit de l’archet couvre leur jaloux murmure.


Pendant mes jours de joie et d’espérance, je raffolais des bals. Quel lieu plus propice pour un aveu d’amour, pour glisser un billet ?… Écoutez ma voix, respectables époux ! je vous offre mes services, je voudrais que mes paroles pussent vous être une sauvegarde… et vous, mères attentives, veillez, veillez sur vos filles, n’abaissez pas votre lorgnon, ou bien alors,… ou bien alors… Dieu vous garde ! Si je vous donne ce conseil, c’est que depuis longtemps je ne fais plus de ces péchés-là !


Hélas ! dans le tourbillon des plaisirs, j’ai consumé ma vie ! et même à présent, si les bals ne corrompaient pas les mœurs, j’avoue que je les aimerais encore ! Oui, j’aime la folle jeunesse, l’encombrement et l’éclat, et le plaisir, et la parure des dames, si longtemps méditée ! J’aime leurs petits pieds, — toutefois, peut-on trouver dans toute la Russie trois paires de pieds féminins bien faits ? — Hélas ! longtemps, bien longtemps, deux petits pieds me tinrent sous le charme… toujours