ne gardant pour elle qu’environ un quart, se trouve manquer de ressources et, diminuée de moyens d’actions, elle est obligée, pour sa propagande, d’en appeler à l’intervention centrale.
Le Syndicat national est modelé sur l’organisation de l’État qu’il combat ; cette forme de groupement répond évidemment à des nécessités de cohésion qui résultent de l’organisation de l’État-Patron ; mais les travailleurs qui l’acceptent, s’ils ne consultaient que leurs préférences, pencheraient pour un mode de groupement plus autonome, plus fédératif.
Quelle que soit la diversité des types fédératifs, leur caractéristique est, à de rares exceptions près, un puissant souffle d’esprit fédéral. Le centralisme qui, en d’autres pays, tue l’initiative ouvrière et entrave l’autonomie du syndicat, répugne à la classe ouvrière française. Et c’est cet esprit d’autonomie et de fédéralisme — qui sera l’essence des sociétés économiques de l’avenir, — qui donne au syndicalisme français figure si profondément révolutionnaire.
Les ressources financières des fédérations sont diverses, provenant de cotisations qui oscillent en moyenne entre 10 et 40 centimes par membre et par mois. Cette faiblesse des cotisations s’explique par les besognes auxquelles fait face la Fédération : elles sont surtout de propagande et de résistance au patronat. Les services de mutualité, comme nous l’avons dit, sont très réduits : viaticum dans la plupart et, pour quelques fédérations, secours de chômage. Quant à l’appui donné aux grèves, au point de vue financier, il relève en majeure partie des initiatives de solidarité. Les organisations françaises n’ont pas la prétention de dresser leurs coffres-forts contre la puissance capitaliste ; aussi, tout en tenant compte