n’est possible que de signaler quelques faits, en certaines corporations données, où la poussée syndicale a été d’une efficacité indéniable.
Ainsi, chez les bûcherons du centre de la France (Cher et Nièvre), avant la création des syndicats, les salaires oscillaient entre 80 centimes et 1 fr. 25 par jour et la durée du travail était de 15 à 16 heures. Aujourd’hui, grâce à la puissance de l’organisation syndicale, le maximum de la durée du travail journalier est de dix heures, pour le travail des bois ; de plus, les conditions du travail ont été modifiées, les salaires augmentés de 40 à 50 % et le contrat collectif, ainsi qu’une sorte de commandite paysanne, remplace, pour le travail du bois, l’ancien embauchage individuel.
Dans le midi de la France, par une série de grèves (1904-1905), les ouvriers viticulteurs ont obtenu de 25 à 30 % d’augmentation des salaires, avec une durée de travail oscillant entre un maximum de huit heures et un minimum de six heures.
En dix ans, les ouvrières et ouvriers des manufactures de tabacs, qui sont très solidement groupés, ont fait passer leur salaire d’une moyenne de 5 fr. 15 à une moyenne de 5 fr. 90, pour les hommes ; dans le même laps de temps, le salaire des femmes montait d’une moyenne de 3 fr. 23 à 3 fr. 94. De plus, la journée de neuf heures a été acquise.
Les ouvriers des manufactures d’allumettes, qui sont syndiqués dans la proportion de neuf sur dix, ont, en dix ans, fait monter la moyenne des salaires : pour les hommes, de 5 francs à 6 fr. 68 ; pour les femmes, de 3 fr. 45 à 5 francs. Eux aussi ont la journée de neuf heures.
Les ouvriers des ateliers des postes, télégraphes et télé-