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Page:Pouget - La Confédération générale du travail, 1908.djvu/59

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nées de Mai 1906 n’a pas amené de déclenchement social. Mais elle a matérialisé la puissance d’action des travailleurs et a montré que l’entrée en lutte, sur le terrain économique, engendre les plus fécondes répercussions sociales, influençant les pouvoirs publics et agissant contre eux, aussi efficacement que contre les capitalistes.

Cette levée en masse a été le choc de deux classes. Le Travail et le Capital se sont trouvés face à face, à l’état de guerre ; — et le pouvoir, pour « avancé » qu’il soit au point de vue simplement politique, s’est trouvé de « l’autre côté de la barricade » — contre le prolétariat.

Cette gymnastique de révolte a eu, au point de vue moral, de précieuses conséquences : outre qu’elle a rendu la classe ouvrière plus consciente, elle lui a permis de mesurer sa force et lui a fait entrevoir ce qu’elle pourra — lorsqu’elle voudra fermement.


c) Les résultats matériels. — Mais l’agitation pour les huit heures et la levée en masse de Mai 1906 ont eu aussi des résultats matériels, qu’il est utile d’esquisser.

Sur le pouvoir, d’abord, la pression exercée s’est rapidement manifestée par le vote de la loi sur le repos hebdomadaire ; puis, pour étaler sa sollicitude à l’égard des travailleurs, le gouvernement a annoncé son intention de proposer que soit réduite au maximum de dix heures, la durée de la journée de travail, qui est actuellement de douze heures.

Au point de vue économique, un premier résultat a été la vulgarisation de la pratique de la « semaine anglaise », c’est-à-dire la suspension du travail, dans les usines et les ateliers, le samedi après-midi. Cette pratique tend à se répandre, comme corollaire de la fermeture des magasins