Page:Pouget - Le sabotage, 1911.djvu/12

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la plus grande et la plus chaleureuse sympathie.

Dans ce rapport, après avoir défini, expliqué et préconisé le sabotage, la Commission ajoutait :

Jusqu’ici, les travailleurs se sont affirmés révolutionnaires ; mais, la plupart du temps, ils sont restés sur le terrain théorique : ils ont travaillé à l’extension des idées d’émancipation, ont élaboré et tâché d’esquisser un plan de société future d’où l’exploitation humaine sera éliminée.

Seulement, pourquoi à côté de cette œuvre éducatrice, dont la nécessité n’est pas contestable, n’a-t-on rien tenté pour résister aux empiètements capitalistes et, autant que faire se peut, rendre moins dures aux travailleurs les exigences patronales ?

Dans nos réunions on lève toujours les séances aux cris de : « Vive la Révolution Sociale », et loin de se concréter en un acte quelconque, ces clameurs s’envolent en bruit.

De même il est regrettable que les Congrès affirmant toujours leur fermeté révolutionnaire, n’aient pas encore préconisé de résolutions pratiques pour sortir du terrain des mots et entrer dans celui de l’action.

En fait d’armes d’allures révolutionnaires on n’a jusqu’ici préconisé que la grève et c’est d’elle dont on a usé et dont on use journellement.

Outre la grève, nous pensons qu’il y a d’autres moyens à employer qui peuvent dans une certaine mesure, tenir les capitalistes en échec…

L’un de ces moyens est le boycottage. Seulement, la Commission constate qu’il est inopérant contre l’industriel, le fabricant. Il faut donc autre chose.

Cette autre chose, c’est le sabotage.

Citons le rapport :

Cette tactique, comme le boycottage, nous vient d’Angleterre où elle a rendu de grands services dans