CHAPITRE II
La « marchandise » travail
Dans l’exposé historique qui précède, nous venons de constater que le sabotage, sous l’expression anglaise de Go Canny, découle de la conception capitaliste que le travail humain est une marchandise.
Cette thèse, les économistes bourgeois s’accordent à la soutenir. Ils sont unanimes à déclarer qu’il y a un marché du travail, comme il y a un marché du blé, de la viande, du poisson ou de la volaille.
Ceci admis, il est donc logique que les capitalistes se comportent à l’égard de la « chair à travail » qu’ils trouvent sur le marché comme lorsqu’il s’agit pour eux d’acheter des marchandises ou des matières premières : c’est-à-dire qu’ils s’efforcent de l’obtenir au taux le plus réduit.
C’est chose normale étant donné les prémisses. Nous sommes ici en plein jeu de la loi de l’offre et de la demande.
Seulement, ce qui est moins compréhensible, c’est que, dans leur esprit, ces capitalistes entendent recevoir, non une quantité de travail en rapport avec le taux du salaire qu’ils payent, mais bien, indépendamment du niveau de ce salaire, le maximum de travail que puisse fournir l’ouvrier.
En un mot, ils prétendent acheter non une quantité de travail, équivalente à la somme qu’ils déboursent, mais la force de travail intrinsèque