Sa thèse aboutit à la négation formelle de la lutte de classe, car elle ne tient pas compte du permanent état de guerre entre le capital et le travail.
Or, le simple bon sens suggère que le patron étant l’ennemi, pour l’ouvrier, il n’y a pas plus déloyauté de la part de celui-ci à dresser des embuscades contre son adversaire qu’à le combattre à visage découvert.
Donc, aucun des arguments empruntés à la morale bourgeoise ne vaut pour apprécier le sabotage, non plus que toute autre tactique prolétarienne ; de même, aucun de ces arguments ne vaut pour juger les faits, les gestes, les pensées ou les aspirations de la classe ouvrière.
Si sur tous ces points on désire raisonner sainement, il ne faut pas se référer à la morale capitaliste, mais s’inspirer de la morale des producteurs qui s’élabore quotidiennement au sein des masses ouvrières et qui est appelée à régénérer les rapports sociaux, car c’est elle qui réglera ceux du monde de demain.