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Page:Pougy - Idylle saphique, 1901.djvu/138

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IDYLLE SAPHIQUE

aimoir à présent, mais encore quelquefois, avec des étrangers surtout.

— Vraiment ?

Intriguée, Altesse l’interrogeait.

— Contez-nous un peu ça… des femmes du monde ?

Elle prit une mine discrète et confite. Elle ne pouvait trop rien dire, mais bien sûr, il en venait des tas, allez… des tas… et pas pour des vingt-cinq mille francs encore !… Pour des sommes joliment minimes ! Ah ! elle serait partie d’un pied plus léger si ça avait été pour se rendre chez une de ces comtesses ou de ces baronnes de la haute au lieu de venir ici, certainement… — et le pauvre qui attend ! — je pars, au revoir, Mesdames… Oh ! si Madame voulait, on pourrait en faire de l’or ensemble ! Enfin ! d’abord cette affaire-là, ensuite on verrait, pas ?… Je me sauve, à demain, je passerai encore vers midi… sans déranger Madame, rien que pour rappeler à la femme de chambre afin d’être bien sûre… au revoir… au revoir.

— Au revoir, Madame, et à demain.

— À demain…

Une courbette, un plongeon, et elle s’en fut triomphante, radieuse messagère de la bonne nouvelle.