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Page:Pougy - Idylle saphique, 1901.djvu/332

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XXVI

Vers la neuvième heure de ce même matin, Flossie rêvait dans l’obscurité de sa chambre close, tiède encore de la douce chaleur de la nuit. Elle rêvait à l’avenir qui allait très vraisemblablement se dessiner au courant des heures de la journée qui commençait. Quelques rais de soleil pénétraient à travers les fentes des volets et un bruit de va-et-vient se faisait déjà entendre à l’intérieur de l’hôtel. Paresseuse, elle ne bougeait pas, mais les yeux ouverts, fixés, dans le vague elle rêvait, lorsqu’elle crût entendre le léger bruit d’un heurt contre sa porte, elle sursauta et demanda : — Qu’est-ce ? — c’est un télégramme pour Miss, lui fut-il répondu. — attendez ! — elle se précipita. On lui passa la dépêche par l’entrebâillement de la porte, alors qu’elle allongeait le bras pour la saisir, impatiente, et dissimulant avec soin le reste de sa personne, presque nue, couverte à mi-corps seulement d’un petit tricot de soie mauve, très mince, qui la dessinait, bien en chair,