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Page:Pougy - Idylle saphique, 1901.djvu/50

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IDYLLE SAPHIQUE

— Comment ?… Ah ! tiens… il regarde… il lève les yeux. Ah ! flûte pour le fiancé ! Mais tu en as de bonnes, Moon-Beam ! Viens… mettons-nous sur l’ours, là, devant le feu… frictionne-moi avec mon white rose, je te frictionnerai aussi, chérie ! C’est drôle, l’idée du fiancé m’excite et me plaît. Je dirai ça à Altesse, elle en mourra…

— Pauvre Will, soupira ingénument l’enfant perverse qui s’allongeait à terre près de Nhine… dire qu’il vous fera rire de savoir comprendre ainsi que moi la beauté d’Annhine de Lys et de me laisser frôler et exalter ses merveilles !

— Tiens ! Moon-Beam, je m’ouvre toute, et Nhine étendait les bras et les jambes en une voluptueuse pose d’abandon et d’offrande. Frotte-moi, mon page… fort… très fort, n’aie pas peur… plus fort !… C’est bien, le dos maintenant… bien, bien… Ah ! non, tu sais, ça c’est défendu, Floss… Flossie, laisse-moi… non, non, et elle se débattait… pas de baisers sur la nuque, tu m’énerves, je vais crier… et je ne te recevrai plus… jamais, jamais. À mon tour maintenant !

Et elle se mit à frictionner l’enfant étendue et passive, la chatouillant, lui donnant de petites tapes, de furtives caresses…

— Là !… Maintenant le thé… Sers-moi, Flossie, les misses américaines doivent mieux savoir ça que nous, c’est leur spécialité… et elle se posta ainsi que le sphinx dans un geste d’attente et de repos, le buste cambré, à demi soulevé, les jambes allongées,