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Page:Pougy - Yvée Jourdan, 1907.djvu/127

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YVÉE JOURDAN

se transposaient jolis, de grâce mièvre. On se frôlait avec adresse, on se démasquait, amusés.

Larcher y a fait une courte apparition. Il est venu vers moi, je me suis demandé : « Est-ce lui ?… » Mon cœur m’a répondu par la vivacité d’un battement. Je lui ai donné la main, il l’a conservé longtemps, sans prendre garde. Ainsi les actes les plus importants ne comptaient pas autant qu’un frais éclat de rire. Les sentiments disparaissaient, les sensations vaguaient, légères et délicieuses, superposées et indistinctes.

On se reconnaissait à peine, mais on se devinait.

Il m’a dit :

— Manon… la pécheresse.

Je me suis excusée :