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Page:Pougy - Yvée Jourdan, 1907.djvu/148

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YVÉE JOURDAN

tout mon être s’attendrit, alors que je le repousse. Je suis horriblement coupable.

Je suis restée silencieuse… Je me suis dit encore, je m’exaltais :

— Oui, je suis vindicative et jalouse, inerte et sans élan… Eh bien ! je ne résisterai plus. Je me sens lâche et amollie, tentée. Qu’il dise un mot, qu’il s’avance d’un geste, et je ferme les yeux sur tout, je succombe… Que ses bras me saisissent, qu’ils m’attirent, je me laisserai aller à toute sa volonté.

Mais il s’était levé… Il s’est mis à marcher au milieu de la pièce avec une rage nerveuse, puis il est revenu vers moi, et m’a dit d’un ton incisif et coupant, ironique et dégagé :

— Ma chère Yvée, me permettez-vous de fumer ?