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Page:Pougy - Yvée Jourdan, 1907.djvu/158

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YVÉE JOURDAN

été moins cruelles… Est-ce ainsi qu’on ne peut se détacher de ce qu’on a aimé ? Quel sera donc mon sort, vis-à-vis de lui ?…

Ma fierté n’existait plus, ma douleur vibrait, exaltée, en folie, prête à tout ? Je me suis levée. J’ai dit à haute voix, afin de m’excuser :

— C’est l’heure. Je dois aller retrouver Max.

Je suis allée le demander aux Français On m’a fait attendre. Oh ! ces interminables instants d’anxiété, dans le fiacre. Mon âme était suspendue, altérée, les crispations poignantes de mon cœur me faisaient trop de mal. Je pensais :

— S’il vient, je ne lui expliquerai rien, je lui dirai : « Vous voilà ! vous voilà ! J’ai senti, tout à coup, ce soir, que je ne pouvais vivre loin de vous. »