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Page:Pougy - Yvée Jourdan, 1907.djvu/202

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YVÉE JOURDAN

— Nous étions deux petites filles. Mathilde est mon aînée de deux ans, mais elle n’a pas grandi ; moi, je semble plus faible qu’elle, mais seule j’ai acquis de l’expérience et conservé de la responsabilité. Je dois lui être pitoyable, j’en ai pris l’habitude.

Elle préfère son thé tiède avec cinq morceaux de sucre, elle y verse beaucoup de crème. Elle choisit seulement la mie qu’elle trempe longuement.

Ses mains tremblotantes reposent sur ses genoux, et l’on dirait un bruit léger de papier de soie. Elle se glisse, sa tête roule un peu de côté, ses yeux se ferment, ce qui fait rire sa sœur. Alors on entend :

Do-do ! L’enfant do
L’enfant dormira tantôt !

Tout à coup, tante Laure sursaute. Il est déjà cinq heures ! C’est le moment de