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Page:Pougy - Yvée Jourdan, 1907.djvu/215

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YVÉE JOURDAN

— Mes pou-poules ! Je veux voir mes pou-poules !

Je me suis trouvée heureuse dans le train, allongée commodément sur mon étroite couchette ; Max au-dessus de moi avait fermé les rideaux de la lampe. Une toute petite lueur transparaissait, fine et bleue. Je me suis attendrie sur lui, sur son enfance. Il avait déjà dix ans lorsque la raison de sa mère s’est ainsi chavirée. Il se souvient d’elle, avant le terrible malheur. Elle était remarquablement belle et très douce. Elle l’aimait infiniment. Cela a changé tout d’un coup…

Mon Dieu, il vaut presque mieux ne pas avoir pu conserver de tels souvenirs, les regrets sont moindres dans les cœurs trop jeunes ; ils s’atténuent… ils ne persistent pas.