Aller au contenu

Page:Poullain de La Barre - De l’égalité des deux sexes, seconde édition.djvu/234

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pas le plus grand, & leur avarice la plus blâmable. Comme il n’y a pas loin des deux vices à la vertu qui tient le milieu, on prend aſſez ſouvent l’un pour l’autre, & on confond l’avarice avec une loüable épargne.

Une méme action pouvant eſtre bonne en l’un & mauvaiſe en l’autre, il arrive ſouvent, que ce qui eſt mal en nous, ne l’eſt point du tout dans les femmes. Elles ſont privées de tous les moyens de faire fortune par leur eſprit, l’entrée des ſciences & des emplois leur eſtant fermée ; & ainſi eſtant moins en eſtat de ſe garantir des malheurs & des incommoditez de la vie, elles doivent en eſtre plus touchées. Il ne faut donc pas s’étonner, que voyant avec cela qu’on a tant de peine à acquérir un peu de bien, elles ayent ſoin de le conſerver.