Page:Poullain de La Barre - De l’égalité des deux sexes, seconde édition.djvu/37

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inconnus qui ne les conſidererent que comme le plus beau du butin.

C’est l’ordinaire des vainqueurs de mépriſer ceux d’entre les vaincus, qu’ils eſtiment les plus foibles. Pourquoy les femmes n’ont point eu de part aux premiers emplois.Et les femmes le paroiſſant, à cauſe de leurs fonctions qui demandoient moins de force, furent regardées comme étant inferieures aux hommes.

Quelques uns ſe contenterent d’une premiere uſurpation : mais d’autres plus ambitieux, encouragez par le ſuccés de la victoire voulurent pouſſer plus loin leurs conqueſtes. Les femmes eſtant trop humaines pour ſervir à ces injuſtes deſſeins, on les laiſſa au logis : & les hommes furent choiſis comme eſtant plus propres aux entrepriſes où l’on a beſoin de force. En cét eſtat l’on n’eſtimoit les choſes qu’autant qu’on les croyoit utiles à la fin qu’on ſe