On peut affirmer hautement que les artistes et les littérateurs jouissent dans notre pays d’une liberté telle qu’ils ont pu aller aussi loin qu’il l’ont voulu. C’est là un grand privilège, c’est aussi une responsabilité, et c’est celle-ci que nous allons essayer de dégager.
Si jusqu’à maintenant nous n’avons pas insisté sur les productions pornographiques, c’est que nous voulions démontrer l’acheminement vers l’obscène des produits intellectuels de certains esprits. À côté de nos grands génies littéraires, de nos maîtres et de nos penseurs, s’est levée une génération, singulièrement nombreuse, de pâles imitateurs qui n’ont su tirer de leurs cerveaux que des idées inférieures, et des dégénérescences de leur personnalité qu’un amas de choses confuses reflétant les tendances de leurs sentiments. Je ne crois pas qu’il soit possible de rencontrer un génial pornographe, ni un véritable artiste dans l’obscène. L’ordure est l’ennemi mortel de l’art. Il a fallu la licence effrénée des écrits et l’effronterie croissante des reproductions graphiques, pour attirer l’attention des moralistes, des sociologues et des pouvoirs publics. Et combien encore sont peu courageux dans leurs déclarations sur ce sujet !