S’il y a beaucoup de circonstances atténuantes à accorder aux auteurs des misérables croquis pornographiques que certains journaux français publient toutes les semaines, il n’en est pas moins vrai qu’il y a des « forbans de la plume et du crayon » qui ont préféré se livrer à ce genre d’occupations, qui ne demande aucune vision d’idéal, bien au contraire, que de s’élever vers la beauté par l’effort et le travail soutenus, ou méconnus. Ce sont des artistes-avortons, incapables d’engendrer autre chose que de l’impur. Ils se sont plongés dans je ne sais quel bain de boue, et ne veulent plus en sortir.
Il est, à mon avis, impossible d’attribuer une parcelle de génie quelconque aux choses indescriptibles que l’obscénité nous révèle, et je sens très bien qu’il me sera extrêmement difficile d’indiquer la nature de certains objets vendus sur la voie publique et qui produisent sur les imaginations des jeunes, et aussi des vieux, de si tristes effets.
Le législateur a catalogué, dans le § 2 de la loi de 1898, la nature des productions obscènes ou contraires aux bonnes mœurs. Pour arriver à cette classification, qui n’est pas arbitraire, le législateur a dû avoir sous ses yeux des