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D’abord, vive le vin !

À ce cri joyeux, ont répondu d’inqualifiables manœuvres.

On a traité le capitaine Petit (Alexandre) d’alcoolique.

À cette insinuation, il répond de victorieuse façon :

« Alcoolique ! Voilà le grand mot lâché mais, pauvres gens, ce mot, employé de telle manière, est un titre de gloire car, si vous êtes sobre, c’est que votre estomac est trop débile.

« Avec un mauvais estomac, on ne peut être un grand homme. Ah ! pauvres gens qui vous croyez appelés à régir les destinées d’un peuple, qui lui criez : Sois libre ! et qui êtes l’esclave de votre gosier.

« Vous nous direz que vous avez voté des lois en faveur de l’alcool mais avez-vous pensé à son débouché ? Non ; vous n’en buvez pas, vous en êtes incapables. Quand on veut faire tuer son chien, on dit qu’il est enragé ; vous me lancez un mot auquel vous donnez la valeur d’une injure et que nous prenons pour un compliment. Injuriez-vous un moteur en lui disant que c’est un moteur à alcool ? Non, le moteur est une force comme nous ».

Puis, vive le tabac !

Et, d’après une affiche sensationnelle, 4 000 électeurs réclament par la bouche du capitaine Petit (Alexandre) la « suppression du monopole sur le tabac qui sera gratuit et obligatoire, comme l’enseignement ».