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NAPOLÉON GAILLARD

un vieux communard. — souvenirs personnels.
un sincère et un convaincu


Le 18 octobre 1900, vers la fin de l’Exposition universelle, la plupart des journaux républicains publiaient une petite note, à peu près conçue en ces termes :

« Napoléon Gaillard, celui qu’on appelait familièrement le « père » Gaillard et qui fut, sous la Commune, chef du comité des barricades, vient de mourir à l’âge de quatre vingt-quatre ans.

« Après avoir fait le coup de feu contre Louis-Philippe, en 1848, le citoyen Gaillard avait combattu l’Empire et défendu la Commune. Les barricades qu’il fit édifier devant la Concorde et la place Vendôme sont restées célèbres ; elles étaient formidables mais servirent peu, ayant été tournées. Le triomphe de la réaction versaillaise le contraignit à vivre exilé à Genève jusqu’à l’amnistie.

« L’âge n’avait pas refroidi ses convictions ni racorni son cœur. Une petite fortune, laborieusement amassée, fut dissipée par le vieux révolu-