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caves parfaitement sèches et saines de la maison de mon oncle et y avait fait installer des lits de camp ; mais, comme il redoutait les obus des Versaillais, il avait jugé prudent, avec juste raison, de faire en quelque sorte casemater la maison.

Comme mon oncle et ma tante ont conservé religieusement dans ces caves tout ce qui y rappelle le séjour de Rossel et de ses compagnons, je veux en donner une description sommaire, telle qu’on peut le voir à l’heure présente.

Dans la grande cave du milieu, sur le premier panneau-cloison en plâtre lisse, à gauche, derrière la porte, et dessinées au charbon, quatre têtes, soit d’abord le portrait de Rossel, puis, au dessous, celui de trois de ses compagnons légèrement caricaturés. À côté se trouvent des inscriptions au trois quarts effacées, mais que l’on pourrait, peut-être, tout de même arriver à reconstituer.

Sur le second panneau-cloison de l’autre côté de la partie qui donne sur la cave du fond, se trouvent dessinées, cette fois, au charbon et en une espèce de couleur d’ocre jaune terne ou rougeâtre, neuf têtes : une de Prussien avec son casque, une de Mengin également casquée de sa coiffure légendaire en toc moyenâgeux, une de roi de France, avec sa couronne. Puis il y en a une de capitaine, un portrait, sous lequel est écrit L’Épicier et qu’il doit être possible d’identifier encore.

Au milieu du panneau se trouve un soldat tout entier prêt à tirer avec son fusil, et, en haut, à