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Voilà, mon cher Ministre, le minimum de ce que la France en délire peut et doit réaliser pour la femme qui a fait d’elle la première nation du monde, en daignant naître sur son territoire.

Un dernier détail qui a bien son importance : ses 153 admirateurs voudraient bien que l’on mît sur son tombeau : À la grande femme, la Patrie reconnaissante !

Avouez que ce n’est là qu’un juste hommage à rendre à celle qui la première a su reculer les bornes mêmes de la grandeur humaine.

Si je ne craignais d’abuser, mon cher Ministre, je vous avoûrais que ses 53 admirateurs vous seraient très reconnaissants si vous vouliez bien obtenir de M. le Préfet de la Seine que l’on fasse toujours dresser des arcs de triomphe et étendre des tapis d’Aubusson sous les pas de ses chevaux, toutes les fois qu’elle daigne sortir.

Enfin, mon cher Ministre, je sens bien que j’abuse, mais laissez-moi vous dire, au nom des 3 admirateurs de Madame Sarah Bernhardt, que vous seriez bien aimable d’obtenir de M. le Préfet de Police qu’il veuille bien mettre toujours une escorte d’honneur à sa disposition toutes les fois qu’elle daigne quitter son hôtel. Lorsqu’elle part en province, cette garde d’honneur devrait naturellement être remplacée par un régiment d’honneur et trois batteries d’artillerie de campagne — en vieillissant, la grande tragédienne n’aime plus la grosse artillerie !

Avouez, mon cher Ministre, que les admirateurs